Mon avis sur Babylon, le nouveau film de Damien Chazelle après La La Land

Le cinéma d’Hollywood.

Une thématique qui ne cesse de fasciner et qui revient de plus en plus au goût du jour sur petit comme sur grand écran. Hollywood de Ryan Murphy, The Artist, Smash de Steven Spielberg, Once upon a time in…. Hollywood de Tarantino ou encore plus récemment Blonde – découvrez mon article sur le film Netflix si controversé au sujet de Marilyn Monroe – il est clair que les réalisateurs d’aujourd’hui ont cette volonté de rendre hommage au monde du cinéma tout en levant le voile sur ses mystères.

Entre paillettes et drames, glamour et décadence, passion et destruction, mais quelles sont les coulisses des films d’Hollywood ?

Après le merveilleux et bouleversant La La Land, Damien Chazelle rend à nouveau hommage au cinéma et à son histoire dans son tout nouveau film, Babylon. Entre critiques élogieuses définissant Babylon comme le « meilleur film de l’année » et des spectateurs bien plus sceptiques qui ne cessent de crier au scandale, le film aux pourtant nombreuses nominations, fait un buzz incroyable en ce moment.

Ayant adoré La La Land et étant passionnée par l’âge d’or d’Hollywood, voici mon avis sur le film Babylon de Damien Chazelle.

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Babylon, quand le cinéma rend hommage au cinéma

Un film qui dépeint le Hollywood des années 20

Babylon nous plonge dans les années 20 à Los Angeles. Et une chose est sûre, le cinéma n’avait rien à voir avec celui qu’on connait aujourd’hui. Les plateaux de tournages étaient en extérieur en plein désert, tout était rythmé par rapport à la lumière du jour, il fallait faire des kilomètres et des kilomètres pour se procurer une caméra, les acteurs étaient complètement bourrés/ drogués pendant les scènes…

Bref, Babylon nous dépeint un type de cinéma qui, si vous voulez mon avis, paraitrait aujourd’hui complètement brouillon, à l’arrache, mais qui à l’époque parvenait tout de même à créer de merveilleux moments à l’écran.

Le cinéma de l’époque était d’ailleurs muet et en noir et blanc. Il n’y avait pas de dialogue avec du son mais des intertitres – comme dans les films de Chaplin pour vous donner une idée.

A la tombée de la nuit, ce mood « à l’arrache » continue. Le film Babylon de Damien Chazelle nous montre en effet que les journées à Los Angeles se terminent systématiquement par des fêtes plus qu’extravagantes où s’entremêlent sexe, drogue et alcool à gogo – pire que dans un film de Baz Luhrmann les amis, Gatsby et les danseurs du Moulin Rouge sont des petits joueurs en comparaison !

Il n’y a, comme à l’écran, aucune limite.

C’est dans ce contexte que Babylon suit le destin de plusieurs personnages. Celui de l’acteur Jack Conrad (merveilleusement interprété par Brad Pitt), une star incontournable aux nombreux films bien installée dans le milieu du showbiz, le trompettiste afro-américain Sidney Palmer (Jovan Adepo), le jeune Manny Torres (Diego Calva), un immigré mexicain qui devient l’homme à tout faire de Jack et qui ne rêve que d’une seule chose : aller sur un plateau de tournage. Il partage ce rêve avec la jeune Nellie Le Roy (Margot Robbie) qu’il rencontre lors d’une soirée. Cette dernière, complètement instable et épicurienne à souhait, rêve de devenir actrice et va se voir propulser sous les feux des projecteurs.

Le passage du cinéma muet au cinéma parlant

Mais – parce qu’il y a toujours un Mais dans les films et encore plus dans ceux de Damien Chazelle – ces personnages vont assister, alors qu’ils sont en pleine ascension, à un bouleversement révolutionnaire dans le monde du cinéma : le passage du cinéma muet au cinéma parlant.

Adieu les intertitres et bonjour les dialogues ! Ce nouveau type de cinéma n’a rien à voir avec le précédent. Les plateaux de tournage ne sont plus en plein désert mais dans des locaux en intérieur, la voix de l’acteur devient l’instrument clé d’une scène, les cabines de son enregistrent à présent les voix, la lumière n’est plus naturelle mais artificielle… Bref, le cinéma fait peau neuve sur tous les aspects et nos 4 personnages vont vivre cette période charnière.

Mais alors comment vont-ils survivre à Hollywood face à un tel bouleversement ? Comment vont-ils s’adapter ? Comment vont-ils se réinventer ?

La grandeur et la décadence d’une époque

Si un film comme Singin’in the rain traite exactement de la même thématique en nous montrant joyeusement à quel point le passage du cinéma muet au cinéma sonore devient la période de tous les possibles, Damien Chazelle, tout comme dans La La Land, est bien plus tranchant, bien plus profond sur le sujet dans son nouveau film Babylon.

A travers les personnages de Babylon, on peut voir que le succès d’un individu à Hollywood est très éphémère. Passer du succès au néant et du néant au succès se fait en un claquement de secondes. Autrement dit, on peut tout perdre du jour au lendemain puis sombrer dans la pire des dépressions et dans l’oubli absolu. Atteindre la gloire puis chuter. Gagner pour tout perdre. C’est triste, tragique.

Mais Damien Chazelle va encore plus loin que ça.

Oui, à Hollywood tout a un prix. Le commencement a nécessairement une fin… mais cette fin permet à l’individu de participer à une évolution, à une révolution, à l’Histoire avec un grand H. Chaque individu qui a travaillé pour l’industrie cinématographique a, grâce à tout ce qu’il a fait au cours de sa carrière et grâce à la fin de sa carrière, permis à l’histoire du cinéma de s’écrire.

Au nom de l’art, au nom de la passion, au nom des rêves, celui-ci a pu se sentir vivant grâce au cinéma et le cinéma continue de faire vivre son nom à travers les siècles. L’éphémère en apparence est en réalité permanent car il s’inscrit dans le temps.

Babylon, un peu trop too much ?

Des scènes inutiles ?

Si le film de Damien Chazelle Babylon est un hommage du cinéma pour le cinéma avec un message absolument sublime sur le lien qui unit à jamais l’individu au cinéma, certains détracteurs du film crient au scandale car le film contient des scènes aussi chocs que vulgaires.

Attention, j’ai adoré le film. Je suis passée du rire à l’émotion, de la joie à la peur, du laisser-aller à la réflexion, mais néanmoins, fallait-il autant aller dans les extrêmes pour transmettre un si beau message ? Si vous voulez mon avis, Babylon n’avait pas besoin d’autant de passages trash. Le message serait passé quoiqu’il arrive – ne serait-ce que par la fin de Babylon qui est absolument grandiose.

Je ne suis pas là pour vous spoiler les amis, mais vous verrez effectivement quelques passages assez particuliers dans Babylon. Les deux passages que j’ai trouvé too much et qui pour moi n’ont pas vraiment servi le magnifique message de Damien Chazelle, sont le passage des excréments de l’éléphant et la chanson chantée par Lady Fay Zhu. Mais attention, encore une fois, ce n’est que mon avis.

Mais qui ne nous font pas oublier la magie du film

Alors oui, mis à part ces quelques passages qui n’ont pas vraiment fait sens selon moi, j’ai adoré le film et le message de Damien Chazelle dans Babylon.

Sans oublier que la musique de Justin Hurwitz parvient à nous plonger dans le rythme effréné vécu par les personnages. On passe par tous les rythmes, par toutes les émotions, ça ne s’arrête jamais et c’est du génie. Décidemment, le duo Chazelle/ Hurwitz est magique. Ecoutez-moi cette soundtrack les amis.

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Le film Babylon est un film intellectuel qui nous pousse à aller au-delà des apparences. L’éphémère n’est jamais vraiment éphémère à Hollywood. Tout reste. Que ce soit dans les souvenirs, dans les personnalités, dans l’histoire du cinéma, les individus qui ont travaillé pour l’industrie cinématographique ne feront toujours qu’un avec l’industrie, même après leur disparition. Du grand Damien Chazelle. Alors courrez voir ce film dès à présent sorti en salles 🙂

Et surtout, ne vous fiez pas à la liste des nominations récentes aux Oscars qui ont complètement boycotté le film Babylon. J’ai été très surprise de ne pas voir des nominations pour le meilleur acteur pour Brad Pitt ou encore pour Diego Calva qui sont absolument incroyables dans le film. Idem pour Margot Robbie qui n’a eu aucune nomination aux Oscars pour son rôle dans Babylon. Aucune nomination aux Oscars non plus pour Damien Chazelle que ce soit pour la réalisation, le meilleur film ou encore les effets visuels… Quelle déception.